Mithé Espelt

1923 - 2020
Céramiste
Photo non disponible
Galerie Divet Rennes
Céramiste française de Lunel, près de Montpellier.
 
 
Née en 1923, originaire de Lunel d’une famille de vignerons, Mithé Espelt restera très attachée à sa région camarguaise.
 
Bercée dans l’ambiance artistique de son grand-père, Edmond Baissat, ami entre autres de Frédéric Mistral et du peintre et décorateur Jean Hugo (arrière-petit-fils de Victor Hugo), la jeune enfant apprend tôt le dessin. 
Agée seulement de 16 ans, elle étudie en 1939 la sculpture et le dessin aux Beaux-Arts de Montpellier. Elle y rencontre la sétoise Valentine Schlegel . En 1943, elle est sélectionnée pour entrer à l’école de Formation Artistique de Fontcarrade, pôle d’excellence de l’art de la céramique. Elle suit ainsi l’enseignement dEmilie Decanis  Elle retient la passion engagée de son professeur pour l’artisanat de tradition. 
 
 
 
Mithé Espelt débute sa carrière à Paris dans l’‘Atelier Lydia Chartier de Nathalie Pol en créant des boutons en céramiques pour les maisons de Haute-Couture et Line Vautrin entre autres. Compétente, elle gère rapidement la production de l’atelier et maitrise les subtilités de la couleur dorée.
 
Cependant, étant attachée à sa région natale, fin 1946, à peine âgée de 23 ans, elle décide de retourner à Lunel et d’installer son atelier de céramique dans une dépendance de l’hôtel de Bernis hérité de son grand-père. 
Sous le soleil et la nature de la Camargue, Mithé Espelt transforme la terre en or. Elle rencontre et épouse l’avocat Maurice Figère qui décide d’abandonner son métier pour la seconder dans son travail. 
Ce choix d’une vie d’artiste permet au couple de voyager et de découvrir d'autres cultures qui seront sources d’inspiration pour les nouveaux modèles de l’atelier. 
 
Distribuées dans les boutiques Souleiado, les créations en céramique rencontrent un grand succès. 
Ce sont des accessoires féminins : miroirs, coffrets à bijoux, colliers,  boutons ou objets utiles comme des porte-clés ou thermomètre. 
Ces objets qualifiés de ‘Le luxe discret du quotidien’ par Antoine Candau révèlent l’âme joyeuse de la céramiste. 
 
Avec plus de cinq cents modèles de céramiques, l’œuvre de Mithé Espelt résonne d’une poésie colorée pétillante de joie. 
Une poésie fleurie et chantée par les oiseaux !  
 
Du bleu au rose pastel, en passant par les verts, l’univers de l’artiste emprunte tantôt aux jardins tropicaux tantôt plus haut encore aux astres solaires. 
 
Mithé ne signait pas ses œuvres, elle voulait qu’elles restent accessibles à tous les budgets. C’est pour cette raison que ses miroirs ont longtemps été attribués à tort à François Lembo . Cependant, leur style est différent. 
S’inspirant de l’art byzantin, l’artiste vallaurien utilisait des émaux irisés en forme de perles simulant des pierres précieuses et signait au revers de son nom. 
Quant à Mithé, elle recouvrait l’arrière de ses pièces d’une feutrine, le plus souvent verte. Ses miroirs raffinés relèvent d’une grande maitrise technique en jouant sur l’or craquelé et les émaux parfois incrustés de cristaux colorés. Pour obtenir les effets de couleur, jusqu’à neuf opérations et généralement quatre cuissons sont nécessaires. 
 
L’artiste a exercé jusqu’en 2000, puis a laissé sa place à de nouvelles mains de fée, celles de sa fille Marion de Crécy, qui dans l’atelier continue une céramique artistique de grande et belle qualité. 
 
Texte Christine Lavenu

œuvres de l'artiste

Galerie Divet Rennes