Hans Henningsen Conserverie de poissons, Concarneau 1910

Conserverie de poissons, Concarneau 1910
Galerie Divet Rennes
Prix : Sur demande

Époque : Vers 1910

Style : Ecole étrangère XX ème , post impressionnisme 

État : Excellent état

Technique : Huile sur toile 

Hauteur :  90 cm 

Largeur : 75 cm 

Dimensions avec le cadre : 110 cm /90 cm 

 

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Nous sommes , vers 1910, l'artiste, un peintre danois,  séjournait à Concarneau.

Pour de nombreux artistes étrangers la Bretagne de cette époque représentait  une terre de contrastes et d'exotisme par les costumes et les  moeurs de ses habitants. Si la peninsule bretonne attirait en grand nombre de jeunes talents issus de toutes les contrées venus peindre les processions, les paysages ou l'animation portuaire on ne relève que peu d'oeuvres représentant le travail des ouvrières du poisson. 

Nous connaissons une oeuvre d'un autre danois, Peter Kröyer, qui peignit  sur le motif en 1879  à Concarneau l'intérieur de l'usine à Sardines. Mathurin Méheut, Lucien Simon et quelques étrangers se sont essayés sur de rares oeuvres à  relater cet univers de dur labeur. C'est un sujet très peu traité qui fait de notre tableau une exception et un témoignage rarissime de la vie de ces femmes " Penn Sardin"  dans le début du XX ème siècle. 

Ce texte issus du très intéressant site dédié au sujet relate la vie de cette corporation 

 

 

 

https://archives.finistere.fr/le-secteur-maritime-dans-le-finist%C3%A8re-conserveries-et-coop%C3%A9rative-maritime#10

 

L’industrie de la conserverie de poisson, et en particulier de la sardine, demande de nombreuses manipulations qu’il est impossible de mécaniser. Pour réduire les coûts de fabrication, les chefs d’entreprises ont recours à la main d’œuvre féminine. En 1881, les 159 usines du littoral comptent 500 ouvriers, 1500 à 2000 ferblantiers-boîtiers et 13 500 ouvrières. Les hommes partent à la pêche et les femmes travaillent à l’usine. On les appelle, en breton « Penn Sardin » (« tête de sardine ») à cause de la coiffe qu’elles sont obligées de porter lorsqu’elles travaillent. Dans ces usines, le travail n’est pas régulier. Les journées peuvent commencer très tôt ou très tard dans la nuit. Les filles se plaignent de l’attente, des fatigues liées au travail nocturne et des heures supplémentaires non rémunérées. Les femmes embauchaient en fin d’après-midi. Elles chantaient souvent des cantiques à la Vierge et/ou récitaient les prières de l’angélus. Vers minuit, lorsque la fatigue se faisait sentir, la contre maitresse chantait pour soutenir le rythme de travail. En effet, faute de moyen de réfrigération, elles devaient travailler jusqu’à ce que toutes les sardines soit mises en boîtes, même s’il fallait y passer la nuit et une partie de la matinée. Ces chants illustraient le quotidien et les états d’âme des ouvrières. Il y avait des chants ancestraux, des chants tristes, satiriques. Ils pouvaient évoquer d’autres thèmes comme la misère ou le chagrin d’amour. Jusque dans les années 1970, toutes les usines résonnent des chants des ouvrières. Le chant est un moyen d’aider les femmes à tenir au travail, de maintenir la cadence et d’éviter les bavardages qui peuvent dégénérer en conflit ouvert entre ouvrières. L’utilisation du chant est connue par les patrons et est même vivement encouragée. Les sardinières chantent pour résister au sommeil et se donner du courage.

 

 

Notre oeuvre, traitée en coups de pinceaux vigoureux, dans une technique post impressionniste revêt une facture moderne. Le spectateur, installé au bout de la table, assiste desoeuvré, au ballet des mains qui épluchent et trient les sardines. La lumière toute particulière, qui irradie dans une palette savante,  et diffuse depuis le fond de la pièce n'est pas sans rappeler les lumières propres aux tableaux nordiques. C'est donc  l'oeuvre d'un artiste , venu avec sa vision d'étranger,  peindre cette terre si attachante et parfois hostile. On peut imaginer qu'il ne fut pas aisé de rentrer dans cette conserverie, peu d'artistes y étaient invités... 

Notre tableau est le témoignage d'une époque bien révolue et son sujet lui confère une qualité patrimoniale indéniable. 

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